Situé dans le nord du Nicaragua, le cerro Kilambé se dresse majestueusement au cœur de la réserve biologique qui porte son nom. C’est un sommet emblématique, culminant à plus de 1 750 mètres d’altitude, drapé d’une forêt tropicale humide parmi les plus riches du pays. Partir à l’exploration du cerro Kilambé sur deux jours, c’est s’offrir une parenthèse hors du temps, entre sentiers escarpés, brume mystérieuse et biodiversité foisonnante.
Départ matinal et premiers pas dans la réserve
Au lever du jour, le parfum de la terre humide et le chant des oiseaux enveloppent les marcheurs rassemblés au village de San José de Bocay, point de départ privilégié pour rejoindre la réserve. Un guide local accompagne le groupe, partageant anecdotes et connaissances sur la région, tandis que chacun ajuste son sac et ses chaussures de randonnée. Le sentier s’enfonce rapidement sous la canopée : fougères arborescentes, orchidées sauvages et lianes dessinent un décor digne d’un roman d’aventure.
Rencontre avec la biodiversité
Le cerro Kilambé abrite une faune et une flore exceptionnelles. Dès les premiers kilomètres, on aperçoit des morphos bleus, ces papillons aux ailes iridescentes, mais aussi des colibris, des toucans et parfois même la silhouette furtive d’un singe hurleur. Les arbres centenaires forment une cathédrale végétale où résonnent les sons de la forêt. Le guide pointe du doigt des plantes médicinales utilisées par les communautés locales et invite parfois à goûter un fruit sauvage ou à humer une feuille aromatique.
Pique-nique au pied du sommet
Vers midi, une clairière offre une halte bienvenue. Le brouillard, fréquent à cette altitude, enveloppe le paysage d’un voile ouaté. C’est le moment de partager un pique-nique simple : gallo pinto, tortillas de maïs, fromage frais et café local, le tout savouré au rythme paisible de la nature. Après ce temps de repos, certains préfèrent s’allonger sur le tapis de feuilles, d’autres explorent les alentours à la recherche d’orchidées cachées ou de traces d’animaux.
Derniers efforts vers le sommet
L’après-midi, la pente se fait plus raide. Les racines sinueuses sculptent des marches naturelles, obligeant à la prudence. Les nuages s’accrochent parfois aux branches, offrant une lumière diffuse et une atmosphère presque mystique. Peu à peu, la forêt laisse place à une végétation plus basse, parfois balayée par le vent. Au sommet, la vue, quand le ciel se dégage, embrasse les montagnes du nord nicaraguayen, les vallées fertiles et, au loin, la mosaïque des champs cultivés.
Bivouac sous les étoiles
Pour cette première nuit, on installe le campement à proximité du sommet, dans une zone abritée. Les tentes se dressent en cercle, et le groupe partage un repas chaud préparé sur un petit réchaud : soupe de légumes, riz et bananes plantains grillées. Les conversations s’émaillent de rires et de récits, tandis que la nuit tombe doucement. Parfois, le ciel, débarrassé des nuages, dévoile la voie lactée dans toute sa splendeur, offrant un spectacle inoubliable. Les bruits de la forêt, apaisants ou intrigants, bercent les marcheurs jusqu’à l’aube.
Réveil dans la brume et observation de la faune
Le matin sur le cerro Kilambé est une expérience en soi. Les premiers rayons du soleil filtrent à travers la brume, faisant scintiller les toiles d’araignées et dévoilant une nature encore endormie. Certains profitent de ce moment pour observer les oiseaux à l’aide de jumelles – on peut avoir la chance d’apercevoir le rare quetzal resplendissant, joyau de la forêt tropicale. Après un petit-déjeuner énergisant, le groupe plie le camp : chaque déchet est soigneusement emporté, respectant l’esprit de préservation de la réserve.
Redescente par un sentier différent
Plutôt que de reprendre le même chemin, le groupe opte, si possible, pour un sentier secondaire. Ce parcours traverse des zones humides, franchit de petits ruisseaux et longe parfois des plantations de café. On croise alors des habitantes et habitants des communautés alentour, vaquant à leurs activités quotidiennes, qui saluent les marcheurs d’un sourire. Les cultures en terrasses témoignent de l’ingéniosité locale pour tirer parti du relief accidenté.
Rencontre avec les communautés rurales
Avant de quitter la réserve, une halte s’impose dans un village voisin. Accueilli par une famille, le groupe découvre le mode de vie rural, goûte à la cuisine traditionnelle et partage un moment convivial autour d’un café fraîchement moulu. Les échanges permettent de mieux comprendre le lien fort qu’entretiennent les habitantes et habitants avec leur environnement : ils racontent comment la forêt leur offre nourriture, remèdes et protection, et évoquent les défis de la préservation face à la déforestation et aux changements climatiques.
Retour à la civilisation
La dernière partie de la descente se fait au rythme tranquille du groupe, chacun profitant des derniers instants dans cet écrin naturel. Arrivé au point de départ, on éprouve une grande satisfaction mêlée d’un brin de nostalgie : l’aventure touche à sa fin, mais les souvenirs resteront vivaces – la vue depuis le sommet, la chaleur du feu de camp, la gentillesse des habitants croisés sur le chemin.
L’exploration du cerro Kilambé sur deux jours est une aventure intense et enrichissante, qui marie effort physique, émerveillement naturel et rencontres humaines. Au fil des sentiers, on découvre une nature préservée, une biodiversité spectaculaire et la chaleur des communautés rurales nicaraguayennes. Repartir, c’est emporter avec soi bien plus que des souvenirs : une inspiration profonde à protéger ces trésors et à valoriser les liens entre l’humain et la montagne.
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